Sophie Cinier
Un domaine à taille humaine
C’est le grand-père maternel de Sophie Cinier qui était vigneron. La maman de Sophie hérite par la suite du domaine mais n’a pas l’opportunité de s’en occuper; elle met donc les vignes en métayage (fermage). En 2000, à la fin du bail, les vignes reviennent dans le giron familial. Sophie, fille unique, reprend donc l’exploitation.
En fait, elle n’avait jamais vraiment quitté le métier de la vigne puisqu’après son bac, elle a travaillé pour une maison de négoce dans le sud de la France. Elle a ensuite obtenu un BTS viti-oenologie à Davayé. Elle commencera dans la foulée à donner des cours au CFPPA en 2003.
« Je n’ai pas envie d’étendre mon domaine. Je veux le garder à ma taille pour qu’il soit toujours humain, et que je puisse le travailler. »
Pendant cinq ans, elle va vendre sa récolte au négoce, de manière à se familiariser avec ses parcelles et à maîtriser l’organisation et les exigences de la viticulture. C’est là qu’elle va apprendre son nouveau métier de vigneronne. Elle veut prendre son temps pour compléter sa formation par le travail sur le terrain. Elle travaille également pour d’autres vignerons. C’est en 2005, qu’elle décide de créer sa propre identité; le vin qui portera son nom. Elle démarre l’aventure à zéro, sans matériel, sans savoir particulier mais avec une volonté de fer. Cette année- là, les tous premiers flacons sortent de la cave, à peine plus de 1.000, histoire de débuter et de se frotter au marché. Heureusement, elle avait, à cette époque, toujours l’activité de tâcheronne et de formatrice. Par la suite, une parcelle de 13 ares en Pouilly-Vinzelles sera achetée, et l’histoire se crée enfin.
Aujourd’hui, le domaine s’étend sur 3,5 hectares de vignes, essentiellement sur Fuissé (elle a quelques vignes à Vinzelles, Solutré et, un hectare à Igé). Afin d’augmenter sa production, en 2011, elle passe au négoce, en achetant les moûts sur les appellations qu’elle ne produit pas en propriété.
La culture de la vigne se fait en famille et de la manière la plus raisonnable possible et ce, de la taille à la récolte (manuelle). Les étapes de l’élaboration du vin, du pressurage jusqu’à la mise en bouteille, respectent un principe simple : n’intervenir dans le processus d’élaboration que quand cela s’avère nécessaire.
Sophie s’attache à respecter les méthodes traditionnelles, à tenir compte du millésime et des potentialités de celui-ci pour laisser le « terroir » s’exprimer le plus librement possible.