Isabelle Pangault
Hors des sentiers battus
« Pendant dix ans, j'étais à chaque fois un des maillons de la chaîne. Aujourd'hui, je fais tout de A à Z.»
Pour le métier d’artisan vigneron·ne et le savant mélange de camaraderie et de raffinement qui règne au domaine. Notamment lors d’une inoubliable verticale 1976-2006. Face à l’immensité de ce monde du vin, elle s’essaye à des univers très divers. D’autres régions. Différentes structures. Plusieurs fonctions. Elle ne se projette pas encore. C’est parallèlement à son désir d’un retour en Sologne qu’apparaît peu à peu celui d’assumer la responsabilité d’un domaine. Ce sera L’Affût. À Sassay.
Alors que le travail à la vigne est réalisé dans un souci d’équilibre global, il en va naturellement de même pour le travail au chai. Ainsi, les intrants de synthèse sont bannis. Isabelle Pangault opte pour une vinification la moins interventionniste possible. Aux vins technologiques, elle préfère les flacons qui expriment toute leur singularité. Leur terroir. L’aromatique des cépages. Face à l’arbre des possibles qui s’offre à elle depuis son arrivée au domaine L’Affût, la jeune femme fait preuve de pragmatisme. Elle analyse ses atouts et impose son style. Savoure sa liberté nouvelle de créer.
De faire son vin autrement, comme elle l’entend. Son lien avec le bois ne s’est pas éteint avec le temps, mais il ne marque aucunement les vins. Ainsi, barriques et cuve tronconique côtoient de grandes jarres en terre cuite, qui apportent autre chose aux jus qu’elles contiennent. Isabelle Pangault promeut toujours l’élaboration d’un vin qui respecte le fruit tout en conservant une forme de densité. Elle prolonge l’apprentissage effectué chez Yves Cuilleron et les discussions entamées en compagnie de François Villard. Ce goût pour les flacons d’artisans vigneron·ne·s. Pour autant, elle ne renie rien des années passées à la tête de caves coopératives qui lui ont beaucoup appris. Elle continue simplement d’exercer différemment le métier qu’elle aime. Hors des sentiers battus. Rien ici qui puisse nous déplaire. Bien au contraire.